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Tribune
Olivier Esteves
professeur des universités (Université de Lille), spécialiste de la Grande-Bretagne et amateur de football
Par ignorance de faits historiques récents impliquant le Liverpool FC, le ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin, n’a pas mesuré le risque qu’il prend dans le but de se couvrir et de couvrir «sa» police avec un mensonge d’Etat accuse l’universitaire Olivier Esteves
Publié le 31 mai 2022 à 12h00 Temps de Lecture 3 min. Read in English
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«Turnstiles» («tourniquets»), «bottleneck effect» («goulot d’étranglement»): voilà deux expressions parmi d’autres que de très nombreux supporteurs de Liverpool croyaient ne plus jamais, mais alors jamais, devoir entendre dans l’évocation d’un match de football. On sait, depuis le fiasco planétaire de la finale de la Ligue des Champions entre Liverpool et le Real Madrid, à Paris, le samedi 28mai, que la mémoire de la tragédie de Hillsborough, 95 morts, le 15avril1989, a été spontanément ravivée par l’incompétence et la désorganisation des personnes en charge de la bonne tenue d’un événement, regardé aux quatre coins du globe.
Le 15avril1989, sur le terrain neutre de Sheffield, deux des plus grands clubs des années 1980 devaient se rencontrer en Cup: Liverpool FC contre Nottingham Forrest, drainant des dizaines de supporteurs dans la ville du South Yorkshire. Rappelons que le 29mai1985 avait eu le drame du Heysel à Bruxelles faisant 39 morts et où les supporteurs de Liverpool avaient, là, et clairement, été les fauteurs de troubles, avec des conséquences tragiques.
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En1989, ce qu’on a appelé le «Heysel factor» a joué à plein pour que les politiques, la police et les stadiers incriminent les supporteurs de Liverpool qui, de fait, sont morts tragiquement à cause de l’impéritie et de la désorganisation des autorités locales et nationales. Parmi ces victimes, les fans de foot le savent très bien, le cousin de Steven Gerrard, l’un des meilleurs joueurs anglais de tous les temps.
Une tragédie humaine et médiatique
Quelques jours à peine après le drame de Hillsborough, le tabloïd The Sun publiait en une un titre outrageusem*nt mensonger, «The Truth», où les supporters de Liverpool étaient décrits comme «urinant sur les victimes» ou «faisant les poches des victimes gisant par terre», pendant que les «policiers courageux essayaient de ranimer les victimes» . Tout cela n’était qu’un tissu de mensonges, quelques jours à peine après que des douzaines de supporteurs du club eurent été écrasés contre les grilles.
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Tout cela, des années après, et même chez des supporteurs de clubs qui détestent Liverpool, fait partie intégrante de la mémoire collective nationale. A Liverpool, sur les portes de nombreux pubs, on voit encore des autocollants appelant au boycott du Sun, mais cet appel est inutile, vraiment. Car le journal n’existe plus du côté du fleuve Mersey. La tragédie humaine, suivie de la tragédie médiatique orchestrée par The Sun, a pollué le débat public non pas pendant des années, mais bien des décennies, jusqu’à ce que le premier ministre David Cameron, lui-même, en septembre2012, soit contraint de présenter ses excuses au nom de l’Etat britannique.
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