Tragédie d'Hillsborough : écrasés contre les grilles de la mort (2024)

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Tragédie d'Hillsborough : écrasés contre les grilles de la mort (1)

Clément Mathieu , Mis à jour le

Le 15 avril 1989, 96 personnes perdaient la vie lors d'une immense bousculade dans le stade d'Hillsborough, à Sheffield, dans le nord de l'Angleterre... Avec Rétro Match, suivez l’actualité à travers la légende de Paris Match.

Ce samedi 15 avril 1989, à Sheffield, devait être un jour de passion comme l’Angleterre en raffole. Au stade d’Hillsborough, le Football Club de Liverpool faisait face à Nottingham Forrest, en demi-finale de la “Cup” nationale. À 15h, coup d’envoi. Les supporters des deux équipes hurlent leur joie. Les autorités locales, elles, ne sont pas sereines. Les supporters des «Reds» de «Liv’pool» trainent alors la pire réputation du football. Le drame du Heysel, c’était eux. En 1985, les hooligans d’Anfield avaient donné l’assaut contre les tifosi de la Juventus de Turin, lors de la finale de la Coupe des clubs champions, à Bruxelles. Le mouvement de foule avait fait 39 morts, plus de 600 blessés, et mis au jour la peste courant dans les travées des stades de foot européens.

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Quatre ans plus tard, le club a fait le ménage mais la police du Yorkshire, elle, croit voir débarquer une meute de brutes avinées. En réalité, il s’agit de supporters lambda, sobre, en famille pour certains, et impatients. Plusieurs cars, coincés dans les bouchons, arriventà Hillsboroughquelques minutes après le début du match.Les stadiers tentent de maîtriser ce flot soudain, puis paniquent et ouvrent les vannes. Les supporters s’engouffrent dans un corridor menant à la tribune basse, dépourvue de sièges. On ne vérifie plus les places, on ne compte plus les entrées. La tribune est rapidement pleine, les premiers rangs sont pressés contre les grilles. Piétinées, étouffées, 94 personnes perdent la vie. Quatre jours plus tard, Lee Nicol, 14 ans, succombe à ses blessures. Tony Bland, après quatre années passées dans un état végétatif, sera la 96ème victime.

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Dans les jours qui suivent, Liverpool, meurtrie, est bafouée par le gouvernement Thatcher et les tabloïds qui rejettent la faute sur les supporters, à grands renforts de mensonges éhontés pour mieux cachés les manquements incroyables des autorités. Le Premier ministre David Cameron a présenté ses excuses en 2012. A la suite d'un long combat des familles pour obtenir justice, un procès s'est tenu ces derniers mois. Graham Mackrell, 69 ans, ancien cadre et officier de sécurité du club de Sheffield Wednesday, dont le stade accueillait le match, a été reconnu coupable de manquement aux règles de sécurité.

Le jury n'est en revanche pas parvenu à un verdict quant à la culpabilité du principal accusé, l'ex-commissaire de police David Duckenfield, poursuivi pour l'homicide involontaire par grave négligence de 95 personnes. Il pourrait être rejugé. Deux autres anciens policiers, Donald Denton et Alan Foster, ainsi que l'avocat à la retraite Peter Metcalf qui avait représenté les autorités, seront jugés en septembre, accusés d'avoir voulu étouffer l'affaire et d'avoir entravé le cours de la justice.

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La plus jeune victime de la tragédie d’Hillsborough, John-Paul, évoquée dans le reportage de notre journaliste Michel Peyrard, avait 10 ans. Son souvenir a été honoré par son cousin, Steven Gerrard, alors âgé de huit ans et devenu le capitaineemblématique de Liverpool. Dimanche, accompagnés avec beaucoup de décence par leurs adversaires du jour, Chelsea, les supporters ont respecté une longue minute de silence en souvenir des victimes.

Voici le reportage consacré àla tragédie d'Hillsborough, publié dans Paris Match en 1989…

Paris Match n°2083, 27 avril 1989

L'agonie sur le stade

Par Michel Peyrard

Samedi 15h. Sheffield. Coup d'envoi de la demi-finale de la Coupe d'Angleterre dans le stade de Hillsborough, l'un des plus modernes et des mieux équipés de Grande-Bretagne. Les supporters des deux équipes, Liverpool (15000) et Nottingham Forest (21000) hurlent leur joie. Déjà, le matin, un journal posait la question : pourquoi moins de billets pour Liverpool alors que cette équipe hantée par la malédictiondes trente-neuf morts du Heysel il y a quatre ans, avait réglé depuis longtemps le problème de ses hooligans en les marginalisant. Des supporters de Liverpool sans billets s'amassent devant les portes du stade. La police tente de les maitriser, puis ouvre une porte. Le flots'engouffre. Sous la pression, les spectateurs déjà en place s'écrasent contre les grilles qui interdisent l'accès a la pelouse. Quatre-vingt-quatorze personnes périrontétouffées, piétinées. Des victimes innocentes de la passion d'un sport qui a fait plus de huit cents morts en vingt-cinq ans.

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Depuis le tunnel qui mène à la tribune, l'enfant entend la clameur qui s'élève du stade. John Paul sait que l'ovation salue l'entrée des deux équipes. Cette saison, le jeune supporter – il a dix ans – n'a pas raté un seul des matches du Liverpool F.c. Question d'honneur chez les Gilhooley. On y vénère, à égalité, deux entités : Dieu, bien sûr, en honneur duquel on a conféré au cadet de la famille le prénom du Pape qui l'a vu naître, et les « Reds », auxquels trois générations ont fait serment d'allégeance.

Trois heures plus tôt, pourtant, les billets qui permettent l'accès au temple faisaient encore défaut. Et puis, dans un ultime sursaut de foi et d'énergie, Brian et John, les deux oncles de l'enfant, ont déniché les précieux tickets. Juste le temps de récupérer John Paul à la piscine où, pour se faire pardonner, on avait emmené le jeune garçon ; de revenir à Huyton, ce quartier de Liverpool où loge le clan ; d'y revêtir consciencieusem*nt les oripeaux écarlates des supporters « reds » et, dans le minibus de l'oncle John, de foncer vers Sheffield. En débouchant sur la tribune ouest, John Paul reconnaît le frisson qui lui vrille l'échine. Dans l'excitation, sans doute l'enfant ne se rend-il pas compte que la cohue l'a séparé du reste de sa famille...

Quinze heures. Occupées à repérer leurs amis dans la foule, Sarah, la blonde, et Victoria, la brune, n'ont pas prêté attention au coup d'envoi de la partie. Lorsque pour la première fois les deux soeurs ont assisté à un match des « Reds », elles avaient respectivement onze et sept ans. Elles en ont aujourd'hui dix-neuf et quinze. Une déjà longue carrière de supporter qu'elles partagent avec Trevor, leur père, et Jenny, leur mère. La famille Hicks a pour habitude de suivre tous les matches à domicile du Liverpool F.c. et dispose à Anfield Road d'un droit d'entrée à l'année. Le déplacement à Sheffield constitue donc une exception : Trevor Hicks, directeur d'une fabrique de stores, a voulu ainsi fêter le dix-neuvième anniversaire de sa fille aînée et récompenser l'assiduité de Sarah à l'université de Liverpool, où elle est étudiante.

Depuis une tribune contiguë, le père observe une dernière fois ses deux filles. Elles se sont jointes aux habitués, dans la partie la plus populaire des gradins. Déjà, elles ne lui prêtent plus aucune attention, pas plus qu'à leur mère, assise à l'étage. Soudées aux autres, au groupe, à la tribu, les deux adolescentes rayonnent.

Il doit rentrer. Il le faut. Alan McNabb toise le policier à cheval qui lui barre la route et lance une bordée de jurons. Il parle plus vite encore que de coutume, avec cet étrange accent de Liverpool qu'aucun Anglais du Sud n'a jamais compris : le « scouse ». C'est qu'Alan est en rage. D'ailleurs la rage ne l'a pas quitté depuis le tirage au sort de cette demi-finale. Depuis que la fédération anglaise a annoncé que, pour ce match, vingt et une mille places seraient allouées aux supporters de Nottingham Forest contre quinze mille à ceux de Liverpool. Comment accepter ce diktat lorsque, comme Alan, on sait que chaque partie disputée par les « Reds » est suivie par une moyenne de quarante mille fidèles. Pire : les organisateurs ont décidé de parquer les supporters de Liverpool dans la tribune ouest, la plus petite, en arguant de sa proximité avec l'autoroute qui dessert la grande cité industrielle. Cette phobie d'un débordement d'éventuels hooligans a abouti à un résultat prévisible.

Combien sont-ils maintenant, tassés contre le portail de Leppings Lane ? Trois mille peut-être. Certains ont un billet. D'autres en sont démunis.

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Une horde, rendue folle d'impatience, s'engouffre dans le portail

Ils appartiennent à la classe ouvrière. Ils sont en majorité chômeurs. Ils s'habillent de la même façon : jean, blouson et tatouage, comme leurs ancêtres marins ou dockers. Ils ont grandi à l'ombre des stades, à l'ombre des « Reds ». Quand on vit dans une cité qui fut plus d'un siècle durant le grand port d'un empire qui ne voyait pas le soleil se coucher, qui posséda le septième de la flotte mondiale, quand on a rêvé d'être le centre du monde et que tout s'est écroulé d'un coup, il faut bien une équipe de football de légende pour continuer à vivre.

Ou plutôt deux équipes. A Liverpool, ceux qui ne sont pas « liverpudlians », supporters du Liverpool F.c, sont « evertonians », fans d'Everton, l'équipe au maillot bleu qui, ce même samedi, disputait l'autre demi-finale à Birmingham. Raison supplémentaire pour assister à ce match. Parce que dans la décrépitude générale – usines fermées, un adolescent sur deux au chômage, la région entière classée par la C.e.e. parmi les dix plus défavorisées d'Europe – l'épopée du football est devenue, à côté de celle des Beatles, la seule « success story » de la ville. Le seul moyen de se sentir respecté, la seule manière de se donner un instant l'illusion d'être. Comme les autres, agglutinés devant les grilles, Alan McNabb perçoit les clameurs du stade. Il doit rentrer. Aujourd'hui plus qu'un autre jour. Pour exorciser la honte qui les a tous frappés, quatre ans plus tôt, un 29 mai, à Bruxelles. Lorsque la tribu fut désignée par trente-neuf fois meurtrière. Tribu qui, jusque-là, avait su se démarquer de la sinistre réputation de « hooliganisme », à la différence des hordes de Chelsea ou de Manchester United...

Liverpool la mal-aimée, excessive, insolente, avait été d'un coup ravalée au rang de sa triste renommée faite de fatalité, de faillite, de misère et de délinquance. Par leur faute. Comme la plupart de ceux qui se sont massés devant les tourniquets de Leppings Lane, Alan était présent au Heysel. Aujourd'hui, leur faute est en passe d'être absoute. Il y a quatre jours, l'U.e.f.a. a annoncé son intention de rouvrir les portes des coupes européennes aux clubs anglais. Alors, ils doivent rentrer, eux, les chômeurs, les très pauvres, les paumés. Pour devenir, une fois encore, les maîtres éphémères du stade de Hillsborough. Pour, drapés dans leurs fanions, hurler leur joie, affirmer leur force, défendre leur territoire. Pour, cette nuit, défiler la tête haute dans la gare de Lime Street, au coeur de Liverpool. Et demain, une pinte à la main, raconter leur bataille de Sheffield à Jane, la barmaid du « Albert », le pub voisin d'Anfield Park.

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A l'arrière de la tribune nord, dans la salle mise à sa disposition, le commandant David Duckenfield, quarante- trois ans, est tendu. C'est la première fois que le policier doit ainsi superviser un match de cette importance. Son prédécesseur, un vieil habitué des demi-finales de la Cup, a été muté à cause d'une faute grave de quatre de ses officiers il y a un mois. Duckenfield n'a eu que quatre semaines pour se préparer à l'événement. Et le dérapage tant redouté semble bien en passe de se produire. A l'entrée ouest du stade, ses quinze policiers à cheval et ses quarante hommes en uniforme sont en proie à la panique. Trois mille supporters de Liverpool, que précède leur terrible légende, font pression sur les sept tourniquets précisément installes pour tenir en échec les hooligans. Un cheval, déjà, s'est blessé sur une barrière métallique. Des spectateurs, munis de billets, pris dans la masse, des femmes, des enfants, hurlent de terreur sous la poussée de la foule. Dans son talkie-walkie, l'officier commandant le détachement de l'aile ouest est formel : « Si on ne les laisse pas entrer, il va y avoir des morts », explique-t-il.

-Peut-on les laisser entrer ? questionne Duckenfield.

- Oui, assure l'officier. Le compteur des tourniquets montre que moins de huit mille personnes sont passées. Il reste donc deux mille places dans la tribune ouest. Colossale erreur. Le comptage des tourniquets, en effet, est faux : de nombreux supporters se sont contentés de les enjamber. D'autres ayant des places assises ont rejoint leurs amis debout pour vivre la fête au sein de la tribu.

Au moment même où la partie débute, deux policiers, sur l'ordre de leur supérieur, ouvrent un portail métallique de quatre mètres de large. Au même instant, une longue ovation venue de l'enceinte salue un tir de l'avant du Liverpool F.c, Peter Bradley, sur la barre transversale de Nottingham Forest. Une horde, rendue folle d'impatience, s'engouffre dans le portail et les policiers sont désormais incapables de la diriger. Le troupeau se précipite dans le tunnel souterrain, néglige les ailes à moitié vides de la tribune ouest, coupe au plus court et envahit la partie centrale au rez-de-chaussée. L'effet de piston est terrifiant. Les spectateurs du premier rang sont brutalement comprimés par centaines sur le grillage anti-hooligans, conçu pour résister aux plus déchaînés...

Alan McNabb a deviné le danger. Il se souvient du Heysel. Résistant à la poussée de la foule, il nage vers les extrémités de la tribune. Surtout, éviter les murs, les barrières, les grilles. Réfugié dans un coin, il voit, médusé, un jeune homme, pris dans la masse, devenir soudain bleu, les yeux révulsés : le malheureux est sans doute mort mais il reste debout, porté par la meute...

Fou de terreur, Trevor Hicks comprend instantanément l'ampleur de la catastrophe. Depuis la tribune voisine, il crie à un policier effaré : « Allez-y, courez, ils se font écraser ! » Mais l'autre, déboussolé, se rue vers l'aire de penalty pour, avec ses collègues, former un cordon protecteur : les bobbies croient encore à une émeute fomentée par des casseurs décidés à envahir le terrain. Cette obsession du hooliganisme encore : des jeunes, des enfants, pris au piège, sont en train d'en mourir.

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Pour tout équipement de secours : de banales trousses à pharmacie !

Trevor est parvenu à descendre sur la pelouse. C'est l'apocalypse. Des hommes mûrs, le biceps tatoué, le visage baigné de larmes font du bouche à bouche à des enfants morts. Des gens affolés en cherchent d'autres. Un corps inanimé effondré sur le gazon, vêtu d'un tee-shirt, chaussé de Doc Marten's. Trevor a reconnu sa fille aînée. Elle est morte. Puis c'est au tour de Victoria, la cadette, d'être tirée des gradins, allongée près de sa soeur. Dans l'ambulance qui l'emmènera, le père ne cessera de lui pratiquer la respiration artificielle. En vain. Victoria est morte, à son tour, dix minutes après son arrivée à l'hôpital.

Pendant de longues minutes, le docteur Glyn Philipps a tour à tour exigé, puis quémandé. Supporter du Liverpool F.c, le médecin était venu à Sheffield avec son frère et des amis. Impuissant, il a vu l'horreur des corps s'entassant sur le grillage, la panique des policiers. Il a tenté de prodiguer les premiers soins. A mains nues. Lorsqu'il a demandé des appareils à massage cardiaque, on lui a répondu qu'il n'y en avait aucun. Quand, finalement, on lui a apporté une bouteille à oxygène, elle était vide. Ce stade de cinquante-quatre mille places ne disposait pour tout équipement de secours que de banales trousses à pharmacie ! Glyn Philipps est parvenu tout de même, après dix minutes d'efforts, à réanimer un blessé. Mais le plus souvent, le médecin a dû se contenter de jeter un linge, une écharpe ou un maillot aux couleurs du club sur un visage blême. Un des premiers corps qu'il a ainsi recouvert était celui du petit John Paul, le très jeune fan des « Reds », qui s'était fait une fête d'assister, in extremis, à cette demi-finale. Et lorsqu'un policier, en plein désarroi, a fait remarquer au docteur Philipps que tout cela ne serait pas arrivé si, comme certains le proposent en Grande-Bretagne, le public était doté d'une carte d'identité de supporter, le médecin lui a rétorqué que l'épilogue aurait été le même. Parce que cette fois, c'est la peur instinctive des organisateurs et des policiers, face à la masse qu'ils estimaient, à tort, menaçante, qui a tué. Ce sont les grilles censées contenir d'hypothétiques hooligans qui se sont incrustées dans la chair de gamins inoffensifs.

- La seule utilité de cette carte, a ajouté le médecin, amer, aurait été de me permettre d'identifier plus rapidement les cadavres.

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Name: Van Hayes

Birthday: 1994-06-07

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Job: National Farming Director

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